Places souvent sous le joug de gangs mafieux et subissant des conditions de vie deleteres dans quelque 110 campements de fortune en region parisienne, les ressortissants originaires d’Europe de l’Est – de Roumanie en particulier – sont, selon la police, pousses a une delinquance de plus en plus preoccupante. Exilee en France apres la chute du mur de Berlin pour s’installer dans le debut des annees 1990 aux portes de la capitale notamment, cette population serait meme a l’origine d’une «recrudescence de la petite et moyenne delinquance».
A titre d’exemple, la Direction regionale de la police des transports (DRPT) a procede au cours de l’annee derniere a 2 500 interpellations de jeunes femmes qui, par groupe de 3 a 10, s’attaquaient aux voyageurs et aux touristes pour les voler. Multirecidivistes, elles passent a l’action lors de la montee en rame, aux periodes de grande affluence. «Cela a mene a 1 800 mesures de garde a vue, soit plus du double de l’activite repressive de l’annee 2008, illustrant ainsi la montee en puissance du phenomene», precise-t-on a la Direction de la securite de proximite de l’agglomeration parisienne (DSPAP).
Specialisation geographique
Selon les estimations policieres, 3 000 personnes issues de la communaute rom sont aujourd’hui installees en banlieue. Ecumant les lieux les plus touristiques, les pavillons deserts, les stations de RER, et plus recemment les abords des distributeurs automatiques de billets, elles se livrent a un panel d’infractions allant de la mendicite agressive aux «vols a la tire» dans les poches et les sacs, en passant par les escroqueries a la charite publique et les cambriolages en serie.
«Les auteurs d’infractions se sont specialises en fonction de leur ville d’origine et se regroupent, par lieux de naissance, par familles ou par connaissances dans les memes campements. Ils ne se melangent pas ou tres peu, etablit une synthese du service d’investigation transversale. A chaque communaute, emanant d’une origine geographique particuliere, correspond egalement une activite economique specifique.»
Ainsi, les mendiants seraient reputes venir de Timisoara et ceux qui lavent les vitres des voitures aux portes de la capitale proviendraient des faubourgs de Bucarest. Quant aux voleurs postes pres des distributeurs de billets, ils seraient tous originaires de Tandarei et de Slobozia, a une centaine de kilometres a l’est de la capitale roumaine. «Une majorite des cambrioleurs mis en cause en France viennent de Tulcea», precise le rapport tandis que «les “Maradona” ou faux policiers ayant sevi a Paris sont de Bucarest».
Pour se soustraire a la loi francaise, ces organisations criminelles «hierarchisees et structurees» emploient comme executants des mineurs de 12 a 15 ans maximum. Depourvus de tout document d’identite et refusant en bloc les examens medicaux pouvant determiner leur age, ils sont formellement connus des fichiers anthropometriques sous de nombreux alias. «L’enquete etablit le cas echeant la certitude d’avoir affaire a la meme personne, mais sans connaitre son identite officielle, deplore un haut fonctionnaire. Des lors, cette absence d’identification formelle empeche la procedure judiciaire de s’appliquer normalement pour rendre une decision de justice dans le sens d’une condamnation.» Non soumis aux obligations de quitter le territoire francais (OTQF), les mineurs jouissent donc d’un reel sentiment d’impunite qui s’enracine dans les esprits.
N’hesitant pas a parler d’«esclavagisme moderne», ces delinquants sont avant tout des victimes contraintes de rembourser la «camata», la dette contractee par les familles aupres des donneurs d’ordres retranches en Roumanie. Les milliers d’euros qu’ils amassent sont envoyes au pays par Western Union. Eux tutoient la misere. «Cantonnes dans des terrains vagues souvent contamines au plomb, l’etat de sante des Roms est inquietant : 15 % d’entre eux sont vaccines et la mortal ite infantile est cinq fois superieure a la moyenne francaise , confie Olivier Bernard, president de Medecins du monde. L’impossibilite d’acces au logement et au marche du travail est un obstacle majeur a toute tentative d’integration.» Dans le cadre d’une cooperation internationale amorcee des 2002 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Interieur, la Prefecture de police accueille desormais en son sein des policiers roumains afin de mieux prendre en consideration le phenomene.
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» Vols en reunion aux distributeurs de billets et cambriolages en serie

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Recrudescence des delinquants d’Europe de l’Est

Places souvent sous le joug de gangs mafieux et subissant des conditions de vie deleteres dans quelque 110 campements de fortune en region parisienne, les ressortissants originaires d’Europe de l’Est – de Roumanie en particulier – sont, selon la police, pousses a une delinquance de plus en plus preoccupante. Exilee en France apres la chute du mur de Berlin pour s’installer dans le debut des annees 1990 aux portes de la capitale notamment, cette population serait meme a l’origine d’une «recrudescence de la petite et moyenne delinquance».
A titre d’exemple, la Direction regionale de la police des transports (DRPT) a procede au cours de l’annee derniere a 2 500 interpellations de jeunes femmes qui, par groupe de 3 a 10, s’attaquaient aux voyageurs et aux touristes pour les voler. Multirecidivistes, elles passent a l’action lors de la montee en rame, aux periodes de grande affluence. «Cela a mene a 1 800 mesures de garde a vue, soit plus du double de l’activite repressive de l’annee 2008, illustrant ainsi la montee en puissance du phenomene», precise-t-on a la Direction de la securite de proximite de l’agglomeration parisienne (DSPAP).
Specialisation geographique
Selon les estimations policieres, 3 000 personnes issues de la communaute rom sont aujourd’hui installees en banlieue. Ecumant les lieux les plus touristiques, les pavillons deserts, les stations de RER, et plus recemment les abords des distributeurs automatiques de billets, elles se livrent a un panel d’infractions allant de la mendicite agressive aux «vols a la tire» dans les poches et les sacs, en passant par les escroqueries a la charite publique et les cambriolages en serie.
«Les auteurs d’infractions se sont specialises en fonction de leur ville d’origine et se regroupent, par lieux de naissance, par familles ou par connaissances dans les memes campements. Ils ne se melangent pas ou tres peu, etablit une synthese du service d’investigation transversale. A chaque communaute, emanant d’une origine geographique particuliere, correspond egalement une activite economique specifique.»
Ainsi, les mendiants seraient reputes venir de Timisoara et ceux qui lavent les vitres des voitures aux portes de la capitale proviendraient des faubourgs de Bucarest. Quant aux voleurs postes pres des distributeurs de billets, ils seraient tous originaires de Tandarei et de Slobozia, a une centaine de kilometres a l’est de la capitale roumaine. «Une majorite des cambrioleurs mis en cause en France viennent de Tulcea», precise le rapport tandis que «les “Maradona” ou faux policiers ayant sevi a Paris sont de Bucarest».
Pour se soustraire a la loi francaise, ces organisations criminelles «hierarchisees et structurees» emploient comme executants des mineurs de 12 a 15 ans maximum. Depourvus de tout document d’identite et refusant en bloc les examens medicaux pouvant determiner leur age, ils sont formellement connus des fichiers anthropometriques sous de nombreux alias. «L’enquete etablit le cas echeant la certitude d’avoir affaire a la meme personne, mais sans connaitre son identite officielle, deplore un haut fonctionnaire. Des lors, cette absence d’identification formelle empeche la procedure judiciaire de s’appliquer normalement pour rendre une decision de justice dans le sens d’une condamnation.» Non soumis aux obligations de quitter le territoire francais (OTQF), les mineurs jouissent donc d’un reel sentiment d’impunite qui s’enracine dans les esprits.
N’hesitant pas a parler d’«esclavagisme moderne», ces delinquants sont avant tout des victimes contraintes de rembourser la «camata», la dette contractee par les familles aupres des donneurs d’ordres retranches en Roumanie. Les milliers d’euros qu’ils amassent sont envoyes au pays par Western Union. Eux tutoient la misere. «Cantonnes dans des terrains vagues souvent contamines au plomb, l’etat de sante des Roms est inquietant : 15 % d’entre eux sont vaccines et la mortal ite infantile est cinq fois superieure a la moyenne francaise , confie Olivier Bernard, president de Medecins du monde. L’impossibilite d’acces au logement et au marche du travail est un obstacle majeur a toute tentative d’integration.» Dans le cadre d’une cooperation internationale amorcee des 2002 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Interieur, la Prefecture de police accueille desormais en son sein des policiers roumains afin de mieux prendre en consideration le phenomene.
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Postat de pe data de 31 dec., 2009 in categoria România în lume. Poti urmari comentariile acestui articol prin RSS 2.0. Acest articol a fost vizualizat de 442 ori.

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