Et voici encore un film a ne pas manquer s’il passe par chez vous. Il s’agit de Policier, adjectif d’un realisateur roumain qui a deja ete l’auteur de 2h38, a l’est de Bucarest en 2006. Pendant pres de 2 heures, cette fiction qui s’apparente presque a un documentaire suit un jeune policier, Cristi, dans son quotidien avec ses collegues, un jeune indic, ses demandes pour faire avancer son enquete, ses filatures et ses attentes. On lit ses rapports ecrits (circonstancies) en temps reel; on le suit chez lui, pendant une soiree avec sa jeune femme qui est institutrice. C’est l’occasion d’assister a l’une des deux longues scenes marquantes du film, pendant laquelle l’epouse de Cristi, Anca, ecoute une chanteuse qui chante a tue-tete, sur un site internet, une chanson repetitive un peu mievre. Elle en fait, par la suite, une explication de texte a son mari. La mission qui occupe tout le temps de Cristi est de surveiller un jeune qui offre du haschisch a deux autres camarades de lycee. Ce delit est puni par la loi en Roumanie. Cristi trouve que les agissements du jeune homme sont relativement anodins et qu’il ne merite pas d’aller en prison. Ce n’est pas l’avis de son chef hierarchique qui veut organiser un „flagrant delit”. La camera ne perd jamais de vue Cristi qui est de tous les plans sauf la derniere grande sequence qui est la deuxieme longue scene notable dans laquelle son chef, le commandant de police, lui explique le sens des mots „loi”, „conscience” et policier” a l’aide d’un dictionnaire de lexicologie roumaine. C’est un film tour a tour silencieux, bavard ou bruyant. J’ai ete passionnee de bout en bout par cette histoire ou il ne se passe pas grand-chose mais ou je n’ai pas vu le temps passer. Quelques remarques pour terminer: je me rends compte que je vais de plus en plus volontiers voir ce genre de films de qualite qui font reflechir ou qui m’apprennent quelque chose, ou l’on n’a pas l’impression de perdre son temps, ou il n’y a pas de violence gratuite ou de vulgarite. Ce cinema permet de faire connaissance avec d’autres cultures. Il n’a guere d’echo dans la presse, sort souvent en catimini, je ne sais pas trop quel en est le taux de sortie en province… Moi qui appreciais beaucoup le cinema americain, je suis perplexe voire inquiete sur les sorties des semaines a venir dans les salles: peut-etre est-ce moi qui me lasse, mais je n’ai pas l’impression qu’il y ait beaucoup de sorties interessantes prevues avant un certains temps? Qu’en pensez-vous? Les tout derniers films americains que j’ai vus (et que je deconseille – je ne les ai pas [encore] commentes) sont L’elite de Brooklyn d’Antoine Fuqua (il y en a marre de tout ce sang qui gicle: j’ai failli partir avant la fin meme si les comediens ne sont pourtant pas en cause), et Crazy night de Shawn Levy (nul, pas drole, consternant de betise).
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Policier, adjectif – Corneliu Porumboiu

Et voici encore un film a ne pas manquer s’il passe par chez vous. Il s’agit de Policier, adjectif d’un realisateur roumain qui a deja ete l’auteur de 2h38, a l’est de Bucarest en 2006. Pendant pres de 2 heures, cette fiction qui s’apparente presque a un documentaire suit un jeune policier, Cristi, dans son quotidien avec ses collegues, un jeune indic, ses demandes pour faire avancer son enquete, ses filatures et ses attentes. On lit ses rapports ecrits (circonstancies) en temps reel; on le suit chez lui, pendant une soiree avec sa jeune femme qui est institutrice. C’est l’occasion d’assister a l’une des deux longues scenes marquantes du film, pendant laquelle l’epouse de Cristi, Anca, ecoute une chanteuse qui chante a tue-tete, sur un site internet, une chanson repetitive un peu mievre. Elle en fait, par la suite, une explication de texte a son mari. La mission qui occupe tout le temps de Cristi est de surveiller un jeune qui offre du haschisch a deux autres camarades de lycee. Ce delit est puni par la loi en Roumanie. Cristi trouve que les agissements du jeune homme sont relativement anodins et qu’il ne merite pas d’aller en prison. Ce n’est pas l’avis de son chef hierarchique qui veut organiser un „flagrant delit”. La camera ne perd jamais de vue Cristi qui est de tous les plans sauf la derniere grande sequence qui est la deuxieme longue scene notable dans laquelle son chef, le commandant de police, lui explique le sens des mots „loi”, „conscience” et policier” a l’aide d’un dictionnaire de lexicologie roumaine. C’est un film tour a tour silencieux, bavard ou bruyant. J’ai ete passionnee de bout en bout par cette histoire ou il ne se passe pas grand-chose mais ou je n’ai pas vu le temps passer. Quelques remarques pour terminer: je me rends compte que je vais de plus en plus volontiers voir ce genre de films de qualite qui font reflechir ou qui m’apprennent quelque chose, ou l’on n’a pas l’impression de perdre son temps, ou il n’y a pas de violence gratuite ou de vulgarite. Ce cinema permet de faire connaissance avec d’autres cultures. Il n’a guere d’echo dans la presse, sort souvent en catimini, je ne sais pas trop quel en est le taux de sortie en province… Moi qui appreciais beaucoup le cinema americain, je suis perplexe voire inquiete sur les sorties des semaines a venir dans les salles: peut-etre est-ce moi qui me lasse, mais je n’ai pas l’impression qu’il y ait beaucoup de sorties interessantes prevues avant un certains temps? Qu’en pensez-vous? Les tout derniers films americains que j’ai vus (et que je deconseille – je ne les ai pas [encore] commentes) sont L’elite de Brooklyn d’Antoine Fuqua (il y en a marre de tout ce sang qui gicle: j’ai failli partir avant la fin meme si les comediens ne sont pourtant pas en cause), et Crazy night de Shawn Levy (nul, pas drole, consternant de betise).
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Postat de pe data de 11 iun., 2010 in categoria România în lume. Poti urmari comentariile acestui articol prin RSS 2.0. Acest articol a fost vizualizat de 580 ori.

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