Le Parlement européen a demandé jeudi aux Etats européens, en ne citant que la France, de „suspendre immédiatement toutes les expulsions de Roms”.
Arrivée à Bucarest d’une famille de Roms reconduite en Roumanie depuis la France cet été. Le Parlement européen a demandé à Strasbourg aux Etats européens, dont la France, seul pays à être cité, de „suspendre immédiatement toutes les expulsions de Roms”. (Reuters/Radu Sigheti)
Cette nouvelle mise en garde a été adoptée au moment où deux ministres français étaient en Roumanie pour défendre la politique du gouvernement envers les Roms et inciter Bucarest à mieux les intégrer. Le ministre de l’Immigration, Eric Besson, qui s’adressait à la presse dans la capitale roumaine, a réagi en affirmant qu’il n’était „pas question que la France suspende les reconduites dans les pays d’origine” de ressortissants roumains, bulgares ou d’autres pays. „Nous n’avons évidemment pas à nous soumettre à un diktat politique”. Dans l’entourage du président Nicolas Sarkozy, on minimise toutefois l’importance de la résolution de Strasbourg, qui n’a qu’une portée politique et morale, les députés européens ne disposant d’aucune compétence précise en la matière. „Le Parlement est dans son rôle”, dit-on à l’Elysée. „La Commission a reconnu que la France était irréprochable en matière de respect de la loi européenne.” Pour le Parti socialiste français, l’assemblée de Strasbourg vient au contraire d’infliger un „sévère camouflet” et un „cinglant rappel à l’ordre” à Nicolas Sarkozy. Il s’agit d’une „condamnation ferme et sans ambiguïté des agissements du gouvernement français et de la rhétorique xénophobe et discriminatoire qui les ont accompagnés”, écrit le député européen Harlem Désir, numéro deux du PS, sur son blog. La résolution, présentée par une coalition de la gauche et des libéraux du Parlement européen, en réaction aux expulsions de Roms d’Europe de l’Est auxquelles a procédé la France cet été, a été adoptée par 337 voix contre 245 et 51 abstentions. Le Parlement européen „s’inquiète vivement en particulier de la rhétorique provocatrice et ouvertement discriminatoire qui a marqué le discours politique au cours des opérations de renvoi des Roms dans leur pays, ce qui donne de la crédibilité à des propos racistes et aux agissements de groupes d’extrême droite”.
BUCAREST ET PARIS POUR UNE STRATÉGIE EUROPÉENNE
Le message semble viser les propos de Nicolas Sarkozy à Grenoble, fin juillet, liant délinquance et immigration et demandant le démantèlement des camps de Roms illégaux. A Bucarest, Eric Besson et Pierre Lellouche ont de nouveau démenti toute stigmatisation d’une communauté en particulier. La France a été „irréprochable”, a assuré le ministre de l’Immigration lors d’une conférence de presse. Après une journée de travail, France et Roumanie ont publié une déclaration commune par laquelle elles s’engagent à „agir de concert auprès de l’Union européenne” pour favoriser l’inclusion sociale des Roms et obtenir les financements nécessaires. Selon cette déclaration, la Roumanie adoptera avant la fin de l’année un „plan d’inclusion pour la minorité des Roms”. „Une étape a été franchie”, s’est félicité Pierre Lellouche. „Le vrai sujet, ce ne sont pas les camps de fortune ou la mendicité mais l’intégration sociale des Roms”, a souligné le secrétaire d’Etat. Dans le journal Le Monde, paru jeudi, il laisse entendre, sans établir de lien juridique entre les deux questions, qu’un manque de coopération de Bucarest pourrait rendre plus difficile son entrée dans l’espace Schengen, espace sans frontière de coopération policière et judiciaire. La France est notamment accusée par le Parlement européen de procéder à des expulsions collectives, interdites par la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne et jugées discriminatoires. La France, qui a expulsé 9.000 Roms depuis le début de l’année, dont un millier en août, dit ne procéder qu’à des expulsions individuelles, même si les personnes refoulées sont embarquées sur des vols spécialement affrétés. „Le droit européen a été respecté. Il n’y a pas eu d’expulsion collective”, a insisté Eric Besson à Bucarest. La Commission européenne, qui a demandé des „informations” à Paris pour évaluer si les expulsés avaient bénéficié de tous les droits qui leurs sont garantis en matière notamment d’intégration, devrait rendre prochainement ses conclusions. Viviane Reding, commissaire européenne à la Justice et aux Droits fondamentaux, a annoncé mardi la mise en place d’un groupe de travail sur la non utilisation ou la mauvaise utilisation des fonds européens destinés à l’intégration des 12 millions de Roms européens.

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L’Union européenne veut l’arrêt immédiat des expulsions de Roms

Le Parlement européen a demandé jeudi aux Etats européens, en ne citant que la France, de „suspendre immédiatement toutes les expulsions de Roms”.
Arrivée à Bucarest d’une famille de Roms reconduite en Roumanie depuis la France cet été. Le Parlement européen a demandé à Strasbourg aux Etats européens, dont la France, seul pays à être cité, de „suspendre immédiatement toutes les expulsions de Roms”. (Reuters/Radu Sigheti)
Cette nouvelle mise en garde a été adoptée au moment où deux ministres français étaient en Roumanie pour défendre la politique du gouvernement envers les Roms et inciter Bucarest à mieux les intégrer. Le ministre de l’Immigration, Eric Besson, qui s’adressait à la presse dans la capitale roumaine, a réagi en affirmant qu’il n’était „pas question que la France suspende les reconduites dans les pays d’origine” de ressortissants roumains, bulgares ou d’autres pays. „Nous n’avons évidemment pas à nous soumettre à un diktat politique”. Dans l’entourage du président Nicolas Sarkozy, on minimise toutefois l’importance de la résolution de Strasbourg, qui n’a qu’une portée politique et morale, les députés européens ne disposant d’aucune compétence précise en la matière. „Le Parlement est dans son rôle”, dit-on à l’Elysée. „La Commission a reconnu que la France était irréprochable en matière de respect de la loi européenne.” Pour le Parti socialiste français, l’assemblée de Strasbourg vient au contraire d’infliger un „sévère camouflet” et un „cinglant rappel à l’ordre” à Nicolas Sarkozy. Il s’agit d’une „condamnation ferme et sans ambiguïté des agissements du gouvernement français et de la rhétorique xénophobe et discriminatoire qui les ont accompagnés”, écrit le député européen Harlem Désir, numéro deux du PS, sur son blog. La résolution, présentée par une coalition de la gauche et des libéraux du Parlement européen, en réaction aux expulsions de Roms d’Europe de l’Est auxquelles a procédé la France cet été, a été adoptée par 337 voix contre 245 et 51 abstentions. Le Parlement européen „s’inquiète vivement en particulier de la rhétorique provocatrice et ouvertement discriminatoire qui a marqué le discours politique au cours des opérations de renvoi des Roms dans leur pays, ce qui donne de la crédibilité à des propos racistes et aux agissements de groupes d’extrême droite”.
BUCAREST ET PARIS POUR UNE STRATÉGIE EUROPÉENNE
Le message semble viser les propos de Nicolas Sarkozy à Grenoble, fin juillet, liant délinquance et immigration et demandant le démantèlement des camps de Roms illégaux. A Bucarest, Eric Besson et Pierre Lellouche ont de nouveau démenti toute stigmatisation d’une communauté en particulier. La France a été „irréprochable”, a assuré le ministre de l’Immigration lors d’une conférence de presse. Après une journée de travail, France et Roumanie ont publié une déclaration commune par laquelle elles s’engagent à „agir de concert auprès de l’Union européenne” pour favoriser l’inclusion sociale des Roms et obtenir les financements nécessaires. Selon cette déclaration, la Roumanie adoptera avant la fin de l’année un „plan d’inclusion pour la minorité des Roms”. „Une étape a été franchie”, s’est félicité Pierre Lellouche. „Le vrai sujet, ce ne sont pas les camps de fortune ou la mendicité mais l’intégration sociale des Roms”, a souligné le secrétaire d’Etat. Dans le journal Le Monde, paru jeudi, il laisse entendre, sans établir de lien juridique entre les deux questions, qu’un manque de coopération de Bucarest pourrait rendre plus difficile son entrée dans l’espace Schengen, espace sans frontière de coopération policière et judiciaire. La France est notamment accusée par le Parlement européen de procéder à des expulsions collectives, interdites par la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne et jugées discriminatoires. La France, qui a expulsé 9.000 Roms depuis le début de l’année, dont un millier en août, dit ne procéder qu’à des expulsions individuelles, même si les personnes refoulées sont embarquées sur des vols spécialement affrétés. „Le droit européen a été respecté. Il n’y a pas eu d’expulsion collective”, a insisté Eric Besson à Bucarest. La Commission européenne, qui a demandé des „informations” à Paris pour évaluer si les expulsés avaient bénéficié de tous les droits qui leurs sont garantis en matière notamment d’intégration, devrait rendre prochainement ses conclusions. Viviane Reding, commissaire européenne à la Justice et aux Droits fondamentaux, a annoncé mardi la mise en place d’un groupe de travail sur la non utilisation ou la mauvaise utilisation des fonds européens destinés à l’intégration des 12 millions de Roms européens.

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Postat de pe data de 10 sept., 2010 in categoria România în lume. Poti urmari comentariile acestui articol prin RSS 2.0. Acest articol a fost vizualizat de 659 ori.

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