« Pourquoi je viens si tot ? Pour etre sur d’avoir des places ! » Pour Vincent Bulot, Rosendaelien de 28 ans, la meilleure tactique pour obtenir des entrees au bal de l’Oncle Co, samedi, consiste a arriver le premier devant Fourtydems, c’est-a-dire des 5 h 30.

« J’en ai eu deux, une pour moi et une pour ma femme. J’essaie toujours d’en avoir avant, mais il m’en manque quatre pour deux couples d’amis. » Pas besoin de decodeur pour comprendre que le « en » designe les billets d’entree au Kursaal et qu’aucun sacrifice n’est trop grand. « Je me suis leve a 5 h », explique-t-il en ce vendredi matin triste et humide. Attendre trois heures et demie debout sur le trottoir l’ouverture de Fourtydems, boulevard Sainte-Barbe, ne le rebute pas : « Non, ca va. Je n’ai pas froid. Et on est abrites de la pluie. » Pour passer le temps, il grille une cigarette et discute avec les uns et les autres. Vincent Bulot n’a d’ailleurs pas eu longtemps a attendre.

Environ dix minutes plus tard, est arrivee Sylviane Tahon, une Loonoise de 50 ans, venue elle aussi en voiture. « C’est la premiere fois que je viens. D’habitude, c’est mon fils, mais il n’est plus dans le Nord. » Son but : acheter cinq places «  pour mon fils, sa copine et trois amis francais qui arrivent de Londres. Ils viennent voir de la famille et vont aller au bal. » Mais elle ? « Je n’irai pas. J’ai fait les bals pendant cinq, six ans, mais plus maintenant. » Dans la conversation, elle glisse les mots « corvee » et « froid aux pieds », mais nuance : « Ca va encore. » Plus tard, sur le coup de 7 h 20, arrive Jacques, son mari, a peine sorti de la centrale nucleaire de Gravelines. On s’etonne : pourquoi venir en couple pour acheter quelques billets ? « Fourtydems vend un maximum de quatre places par personne. Si on en veut cinq, il faut etre deux », explique Sylviane Tahon. Lui aussi present pour la premiere fois devant la vitrine de la boutique, Jacques prend la situation du bon cote : « L’air frais, ca revigore apres une nuit de travail. » Tout aussi organise, mais d’une autre facon, Vincent Delotterie, un Grand-Synthois de 29 ans, raconte : « Je me suis leve a 4 h 30, j’ai pris le bus de 5 h 15 et je suis arrive a 5 h 45. Je vais acheter six places : une pour moi, une pour mon frere, deux pour des amis qui travaillent et qui ne peuvent pas etre la, et deux pour des amis a Bethune. »

Juste a sa droite, se trouve son frere, Julien, 23 ans. On a bien compris qu’il faut etre plusieurs pour avoir plus de quatre places, mais Julien remplit aussi une autre fonction. « Il est la pour aller chercher le ravitaillement ! », sourit Vincent. Il faut decidement penser a tout pour tenir le coup jusqu’a l’ouverture, meme avancee a 9 h !

Les deux Vincent, Julien, Sylviane, Jacques et la douzaine d’autres personnes presentes vendredi vers 7 h 45 peuvent s’estimer heureux (1). Ils sont certains de trouver les precieux billets. « Aujourd’hui, il y a vraiment peu de monde », souligne Vincent Bulot en habitue de la file d’attente. Pour certains bals comme celui du Printemps, la queue s’etend jusqu’a la place Jean-Bart. Le jeune homme raconte avoir deja vu des gens devant la porte de la boutique installes dans des sacs de couchage ! Pas vraiment ideal pour passer une bonne nuit, mais diablement efficace pour etre les premiers ! •

(1) Au moment de l’ouverture, a 9 h, elles etaient une quarantaine.

Pourquoi ecourter sa nuit pour se retrouver au petit matin devant Fourtydems et ne pas acheter ses billets dans d’autres endroits ? « Parce que Fourtydems est le plus gros point de vente et que c’est la qu’on a le plus de chance d’en avoir », resument les carnavaleux habitues a ce genre d’exercice. A les entendre, les cafetiers reservent beaucoup de places a leurs fideles clients ce qui reduit d’autant les possibilites pour le quidam de s’en procurer.

Vincent Delotterie, lui, a essaye l’Internet, « mais les gens font monter les prix. J’ai deja vu des billets d’entree a 100 E ». On peut aussi essayer par le biais des comites d’entreprise a condition de connaitre quelqu’un, mais la encore, rien n’est gagne d’avance vu l’enorme demande.

Derniere solution : tenter sa chance devant le Kursaal le soir meme des bals. On peut peut-etre trouver un carnavaleux qui souhaite vendre une entree a bas prix parce qu’un de ses amis n’a pas pu venir.

Selon la direction de Fourtydems, la faible affluence de vendredi s’explique parce qu’on etait encore en periode scolaire. Pendant les vacances, les jeunes n’hesitent pas a se lever tres tot pour acheter des places – d’ou une file d’attente qui peut effectivement rejoindre la place Jean-Bart. Depuis quelques annees, le bal du Printemps, en fin de saison, est l’un des plus demandes.

En vendant des places (25 E pour la Nuit de l’Oncle Co des P’tits Louis), Fourtydems assure rendre service aux associations carnavalesques.

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Presents des 5 h 30 pour des places de bal : « Quitte a se lever, autant se lever tot »

« Pourquoi je viens si tot ? Pour etre sur d’avoir des places ! » Pour Vincent Bulot, Rosendaelien de 28 ans, la meilleure tactique pour obtenir des entrees au bal de l’Oncle Co, samedi, consiste a arriver le premier devant Fourtydems, c’est-a-dire des 5 h 30.

« J’en ai eu deux, une pour moi et une pour ma femme. J’essaie toujours d’en avoir avant, mais il m’en manque quatre pour deux couples d’amis. » Pas besoin de decodeur pour comprendre que le « en » designe les billets d’entree au Kursaal et qu’aucun sacrifice n’est trop grand. « Je me suis leve a 5 h », explique-t-il en ce vendredi matin triste et humide. Attendre trois heures et demie debout sur le trottoir l’ouverture de Fourtydems, boulevard Sainte-Barbe, ne le rebute pas : « Non, ca va. Je n’ai pas froid. Et on est abrites de la pluie. » Pour passer le temps, il grille une cigarette et discute avec les uns et les autres. Vincent Bulot n’a d’ailleurs pas eu longtemps a attendre.

Environ dix minutes plus tard, est arrivee Sylviane Tahon, une Loonoise de 50 ans, venue elle aussi en voiture. « C’est la premiere fois que je viens. D’habitude, c’est mon fils, mais il n’est plus dans le Nord. » Son but : acheter cinq places «  pour mon fils, sa copine et trois amis francais qui arrivent de Londres. Ils viennent voir de la famille et vont aller au bal. » Mais elle ? « Je n’irai pas. J’ai fait les bals pendant cinq, six ans, mais plus maintenant. » Dans la conversation, elle glisse les mots « corvee » et « froid aux pieds », mais nuance : « Ca va encore. » Plus tard, sur le coup de 7 h 20, arrive Jacques, son mari, a peine sorti de la centrale nucleaire de Gravelines. On s’etonne : pourquoi venir en couple pour acheter quelques billets ? « Fourtydems vend un maximum de quatre places par personne. Si on en veut cinq, il faut etre deux », explique Sylviane Tahon. Lui aussi present pour la premiere fois devant la vitrine de la boutique, Jacques prend la situation du bon cote : « L’air frais, ca revigore apres une nuit de travail. » Tout aussi organise, mais d’une autre facon, Vincent Delotterie, un Grand-Synthois de 29 ans, raconte : « Je me suis leve a 4 h 30, j’ai pris le bus de 5 h 15 et je suis arrive a 5 h 45. Je vais acheter six places : une pour moi, une pour mon frere, deux pour des amis qui travaillent et qui ne peuvent pas etre la, et deux pour des amis a Bethune. »

Juste a sa droite, se trouve son frere, Julien, 23 ans. On a bien compris qu’il faut etre plusieurs pour avoir plus de quatre places, mais Julien remplit aussi une autre fonction. « Il est la pour aller chercher le ravitaillement ! », sourit Vincent. Il faut decidement penser a tout pour tenir le coup jusqu’a l’ouverture, meme avancee a 9 h !

Les deux Vincent, Julien, Sylviane, Jacques et la douzaine d’autres personnes presentes vendredi vers 7 h 45 peuvent s’estimer heureux (1). Ils sont certains de trouver les precieux billets. « Aujourd’hui, il y a vraiment peu de monde », souligne Vincent Bulot en habitue de la file d’attente. Pour certains bals comme celui du Printemps, la queue s’etend jusqu’a la place Jean-Bart. Le jeune homme raconte avoir deja vu des gens devant la porte de la boutique installes dans des sacs de couchage ! Pas vraiment ideal pour passer une bonne nuit, mais diablement efficace pour etre les premiers ! •

(1) Au moment de l’ouverture, a 9 h, elles etaient une quarantaine.

Pourquoi ecourter sa nuit pour se retrouver au petit matin devant Fourtydems et ne pas acheter ses billets dans d’autres endroits ? « Parce que Fourtydems est le plus gros point de vente et que c’est la qu’on a le plus de chance d’en avoir », resument les carnavaleux habitues a ce genre d’exercice. A les entendre, les cafetiers reservent beaucoup de places a leurs fideles clients ce qui reduit d’autant les possibilites pour le quidam de s’en procurer.

Vincent Delotterie, lui, a essaye l’Internet, « mais les gens font monter les prix. J’ai deja vu des billets d’entree a 100 E ». On peut aussi essayer par le biais des comites d’entreprise a condition de connaitre quelqu’un, mais la encore, rien n’est gagne d’avance vu l’enorme demande.

Derniere solution : tenter sa chance devant le Kursaal le soir meme des bals. On peut peut-etre trouver un carnavaleux qui souhaite vendre une entree a bas prix parce qu’un de ses amis n’a pas pu venir.

Selon la direction de Fourtydems, la faible affluence de vendredi s’explique parce qu’on etait encore en periode scolaire. Pendant les vacances, les jeunes n’hesitent pas a se lever tres tot pour acheter des places – d’ou une file d’attente qui peut effectivement rejoindre la place Jean-Bart. Depuis quelques annees, le bal du Printemps, en fin de saison, est l’un des plus demandes.

En vendant des places (25 E pour la Nuit de l’Oncle Co des P’tits Louis), Fourtydems assure rendre service aux associations carnavalesques.

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Postat de pe data de 31 ian., 2010 in categoria România în lume. Poti urmari comentariile acestui articol prin RSS 2.0. Acest articol a fost vizualizat de 472 ori.

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