En mai 1845, l’Angleterre arme deux bateaux, le Terror et l’Erebus : sous le commandement de Sir John Franklin, avec a leur bord 133 hommes et des provisions pour trois ans, ils partent a la recherche du mythique passage du Nord-Ouest, qui relierait le Pacifique a l’Atlantique. L’expedition devrait prouver la puissance de la marine anglaise, et par extension celle de la reine Victoria, mais les navires se retrouvent rapidement englaces. Et l’hiver polaire s’abat sur eux…
Ceux parmi vous qui suivent les elucubrations de ce modeste salon depuis longtemps, chers happy few, savent l’amour que je porte aux recits de voyage et d’exploration. Inutile de dire donc que ce roman, qui a pour trame de fond la tristement celebre expedition Franklin qui s’est soldee par la disparition pure et simple de tout l’equipage, les bateaux s’etant retrouves englaces, lors du deuxieme hiver, dans une banquise qui ne degela jamais, avait tout pour me plaire, et il me plut sans reserve. La narration est tres habile et tres variee, melant le recit de ce qui se passe au pole et de ce qui se deroule pendant ce temps en Angleterre, les extraits des journaux de Francis Crozier (capitaine du Terror, second de Franklin et finalement le personnage principal de l’histoire) et de Franklin qui n’ecrit que pour la posterite, des extraits de traites scientifiques, des explications sur le magnetisme des poles ou encore la recette du plum-pudding. Le lecteur suit a la fois les avancees de l’expedition et les bals et autres rejouissances frivoles auxquels se livre Lady Jane, la femme de Franklin, personnage hors du commun, brillante, cultivee et determinee comme un homme. On voit en arriere-plan vivre la societe victorienne, puritaine et compassee, et on assiste impuissants a la debauche d’energie inutile que deploie Lady Jane pour monter une expedition de secours, l’Amiraute anglaise ne pouvant concevoir qu’une expedition si moderne echoue de quelque maniere que ce soit. Un tres bon roman qui se lit d’une traite.
Dominique Fortier, Du bon usage des etoiles, Alto, 2008, 340 pages
Les billets de Caro[line] (que je remercie pour le pret) et de Cune. Ce roman a ete la Recrue de decembre 2008, d’autres avis ici.

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Croix du Sud et Vents du Nord

En mai 1845, l’Angleterre arme deux bateaux, le Terror et l’Erebus : sous le commandement de Sir John Franklin, avec a leur bord 133 hommes et des provisions pour trois ans, ils partent a la recherche du mythique passage du Nord-Ouest, qui relierait le Pacifique a l’Atlantique. L’expedition devrait prouver la puissance de la marine anglaise, et par extension celle de la reine Victoria, mais les navires se retrouvent rapidement englaces. Et l’hiver polaire s’abat sur eux…
Ceux parmi vous qui suivent les elucubrations de ce modeste salon depuis longtemps, chers happy few, savent l’amour que je porte aux recits de voyage et d’exploration. Inutile de dire donc que ce roman, qui a pour trame de fond la tristement celebre expedition Franklin qui s’est soldee par la disparition pure et simple de tout l’equipage, les bateaux s’etant retrouves englaces, lors du deuxieme hiver, dans une banquise qui ne degela jamais, avait tout pour me plaire, et il me plut sans reserve. La narration est tres habile et tres variee, melant le recit de ce qui se passe au pole et de ce qui se deroule pendant ce temps en Angleterre, les extraits des journaux de Francis Crozier (capitaine du Terror, second de Franklin et finalement le personnage principal de l’histoire) et de Franklin qui n’ecrit que pour la posterite, des extraits de traites scientifiques, des explications sur le magnetisme des poles ou encore la recette du plum-pudding. Le lecteur suit a la fois les avancees de l’expedition et les bals et autres rejouissances frivoles auxquels se livre Lady Jane, la femme de Franklin, personnage hors du commun, brillante, cultivee et determinee comme un homme. On voit en arriere-plan vivre la societe victorienne, puritaine et compassee, et on assiste impuissants a la debauche d’energie inutile que deploie Lady Jane pour monter une expedition de secours, l’Amiraute anglaise ne pouvant concevoir qu’une expedition si moderne echoue de quelque maniere que ce soit. Un tres bon roman qui se lit d’une traite.
Dominique Fortier, Du bon usage des etoiles, Alto, 2008, 340 pages
Les billets de Caro[line] (que je remercie pour le pret) et de Cune. Ce roman a ete la Recrue de decembre 2008, d’autres avis ici.

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Postat de pe data de 31 ian., 2010 in categoria România în lume. Poti urmari comentariile acestui articol prin RSS 2.0. Acest articol a fost vizualizat de 476 ori.

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