La compagnie irlandaise symbolise le fulgurant succes du modele « low cost » en Europe. Sa prosperite repose sur les aides marketing que lui accordent les aeroports regionaux et qui pourraient s’elever a quelque 195 millions d’euros. Air France l’attaque a Bruxelles pour concurrence deloyale.
Hormis quelques cruciverbistes acharnes, qui connait Knock, Reus, Bydgoszcz, Cuneo ou encore Cluj Napoca ? Ces obscures bourgades europeennes accueillent pourtant chaque annee des centaines de milliers de voyageurs, qui n’auraient probablement jamais pense y mettre les pieds, si les fees « low cost » n’etaient venues les sortir de l’anonymat. A l’instar du chemin de fer au XIX e siecle, les compagnies a bas couts ont en effet dessine une nouvelle carte de l’Europe, ou Beauvais a remplace Paris, Hann est devenu Francfort, Reus est Barcelone, tandis que Bydgoszcz ou Carcassonne offrent plus de lignes sur la Grande-Bretagne que Strasbourg ou Lyon. Au cours des cinq dernieres annees, le trafic des compagnies a bas couts europeennes a plus que double, pour atteindre 162,5 millions de passagers l’an dernier, soit 35 % du trafic aerien intra-europeen.
Le secteur a ses stars, comme easyJet, bien sur, mais surtout l’irlandais Ryanair, devenu la veritable « bete noire » de ses adversaires, au premier rang desquels Air France. Premiere compagnie a avoir porte plainte des 2003 contre les aides versees par l’aeroport de Strasbourg a Ryanair, le groupe francais est reparti a l’assaut en deposant, en novembre dernier, une nouvelle plainte devant la Commission europeenne contre les aides versees a Ryanair par 25 aeroports regionaux francais. La croissance insolente de l’irlandais est passee par la. A lui seul Ryanair pourrait transporter plus de passagers qu’Air France-KLM dans le monde cette annee. Une montee en puissance que les ediles locaux francais, comme la plupart de leurs confreres europeens, ont amplement favorisee. Avec 26,5 millions de passagers l’an dernier, soit pres de 1 million de plus qu’en 2008, les compagnies a bas couts representent aujourd’hui 18,9 % du trafic des aeroports francais -contre 2,9 % en 2001 -et 28,1 % pour les seuls aeroports de province. Un phenomene qui irrite et suscite des critiques de plus en plus virulentes.
Ristournes et aides marketing
Stopper l’irresistible ascension de Ryanair ? Air France n’est pas seul a s’y essayer. Les principales organisations syndicales du groupe, la CGT, l’Unac et le SNPL, ont elles aussi depose plainte contre l’irlandais pour « travail dissimule » et « entrave a la liberte syndicale ». Une facon de mettre la pression sur Bruxelles alors que la Commission devrait reexaminer cette annee la reglementation de 2005 sur les aides publiques, dont dependent largement les resultats de l’irlandais. « Les benefices de Ryanair sont payes par les contribuables europeens, s’insurge Jose Rocamora, secretaire general de la CGT Air France. Ces pratiques illegales mettent en danger l’equilibre economique des entreprises qui respectent le droit francais et europeen. » Au total, neuf plaintes, toutes dirigees contre Ryanair, sont en cours d’examen devant la Commission europeenne, concernant des aeroports aussi divers que Pau en France, Berlin, Hann et Lubeck en Allemagne ou encore Aarhus au Danemark.
Au coeur de la polemique : les ristournes et les aides marketing exigees par Ryanair comme condition a l’ouverture d’une ligne. « Elles sont apparues au debut des annees 2000, se souvient un directeur d’aeroport francais. Au debut, il ne s’agissait que de participer a quelques campagnes de promotion. Mais, peu a peu, le principe s’est installe et les montants ont gonfle. On est passe de 3 a 5 puis 10 euros par passager. Personne n’y echappe », affirme-t-il. D’apres l’un des rares rapports realises par les chambres regionales des comptes, le montant total des aides accordees par les aeroports regionaux francais en 2008 s’elevait a 33,2 millions d’euros, soit en moyenne 1,3 million par aeroport. En extrapolant ce chiffre aux quelque 150 aeroports regionaux europeens sur lesquels Ryanair est present, on peut ainsi estimer a pres de 195 millions le total des aides percues par la compagnie irlandaise, soit 40 % de ses benefices record de 2008 (481 millions d’euros). D’autres estimations, notamment celle de la CGT d’Air France, font toutefois etat de chiffres beaucoup plus importants.
En theorie ces aides publiques sont autorisees par la reglementation europeenne, afin de favoriser les ouvertures de ligne dans les aeroports regionaux, mais sous certaines conditions. « Elles ne doivent pas durer plus de trois ans, etre degressives et ne pas depasser, au total, 30 % du montant des surcouts », explique Nadege Chapier-Granier, avocat specialiste du transport aerien au cabinet Field Fisher Waterhouse. « Elles doivent egalement etre ouvertes a toute compagnie qui en fait la demande. » Par ailleurs, qu’il s’agisse de reduction sur les redevances aeroportuaires ou d’aides au demarrage, elles doivent etre debattues en commission paritaire avec toutes les compagnies utilisatrices de la plate-forme, et etre notifiees aux autorites de tutelle ou a la Commission.
Menaces de depart
Mais dans la pratique, les choses sont tres differentes. « Personne n’a le meme contrat avec Ryanair, qui sait a merveille mettre les aeroports en concurrence pour faire monter les encheres », explique un directeur d’aeroport du Sud-Ouest, ou la bagarre est rude pour attirer ou retenir la precieuse source de croissance. Les exemples ne manquent pas. Ainsi, a Pau, en janvier dernier, Ryanair reclamait aux collectivites locales le quadruplement de l’aide marketing, soit 2,8 millions d’euros sur deux ans, pour maintenir ses lignes sur Londres et Charleroi, et ouvrir une ligne sur Beauvais… Pour ce qui la concerne, la communaute d’agglomeration a d’abord refuse de ceder a cette exigence, qui l’aurait amenee a debourser 400.000 euros… pour finalement accepter d’aller jusqu’a 250.000 euros, soit 2,5 fois le montant precedent. La compagnie irlandaise menacait de partir a Tarbes, a 50 kilometres de la. En Charente, les choses ont plus mal tourne. Apres avoir deja obtenu pour 925.000 euros d’aides sur trois ans, sous forme d’achat d’espaces publicitaires sur son site, pour l’ouverture d’une ligne Angouleme-Londres, Ryanair a exige une rallonge de 175.000 euros. Face a l’intransigeance du president du conseil general, Michel Boutant, qui s’en etait publiquement indigne, la compagnie a annonce son intention de plier bagages. Dans le meme temps, La Rochelle et Poitiers, apparemment plus comprehensifs avec Ryanair, gagnaient chacun une ligne sur Dublin et Barcelone. A Poitiers, le Conseil general de la Vienne avait bien rejete le mois dernier une demande de Ryanair, lui reclamant 1,7 million d’euros pour 2010, pour le maintien des lignes vers Edimbourg, Londres et Birmingham, mais il a finalement accepte une contribution de 700.000 euros, susceptible d’etre portee a 1,1 million en cas d’ouverture d’une nouvelle ligne.
Si les ediles locaux semblent si desarmes face aux menaces de depart de Ryanair, c’est que toutes les etudes economiques locales s’accordent a reconnaitre l’impact economique de l’aeroport sur la region. A Bergerac, il est estime a 265 millions d’euros, dont 198 millions lies aux depenses des touristes britanniques, belges et neerlandais, 60 millions pour le marche immobilier et 6,9 millions de retombees fiscales, a comparer a une enveloppe de 2,3 millions d’euros d’aides sur trois ans. A Beauvais, premier aeroport a avoir accueilli Ryanair en 1997, les retombees directes ont ete estimees a 580 millions d’euros sur les cinq dernieres annees, selon son directeur, Marc Amoudry. « Nous sommes passes de 40 a 800 emplois en dix ans, explique-t-il. Et l’aeroport, qui affichait une perte annuelle de 1 million de francs il y a quinze ans, fait aujourd’hui 1 million d’euros de benefices. » Dans un rapport remis en fevrier 2008 au gouvernement, Jacques Sabourin, delegue general de l’Union des aeroports francais, chiffrait au total a quelque 4 milliards d’euros l’injection d’argent generee par les compagnies « low cost » en France.
Trop d’aeroports en region
Restent les abus que chacun veut bien reconnaitre, y compris au sein de partisans de la « low cost », meme si les avis divergent sur les moyens d’y remedier. Faut-il durcir la legislation et obliger Ryanair a rembourser les sommes indument percues, comme en reve Air France ? « Toutes les infrastructures de transport ont ete developpees avec des subventions. Pourquoi penaliser les aeroports, qui sont vitaux pour le developpement economique des regions ? », proteste Klaus Klipp, le representant de l’Assemblee des regions d’Europe, qui milite au contraire pour l’assouplissement des regles europeennes.
« Le probleme vient en partie du trop grand nombre d’aeroports dans certaines regions, qui favorise les surencheres, analyse de son cote un responsable d’aeroport. Est-il raisonnable d’avoir 6 aeroports distants d’une quarantaine de kilometres en Languedoc-Roussillon ? » Quant a la position vertueuse d’Air France sur les subventions, elle en laisse sceptique plus d’un. « Si l’on compare les aides marketing a celles dont beneficient les filiales regionales d’Air France, dans le cadre des lignes a „obligations de service public”, le resultat est edifiant, lache le patron d’un aeroport. Paris-Bergerac, qui fait peniblement 10.000 passagers par an, recoit un million de subventions par an ! » Par ailleurs, les precedentes initiatives d’Air France n’ont pas laisse que de bons souvenirs. En 2003, la compagnie francaise avait ainsi obtenu l’interdiction des subventions accordees a Ryanair par l’aeroport de Strasbourg, pour une ligne sur Londres-Stansted, qui concurrencait alors une liaison de Brit Air sur la capitale britannique. Deboute, Ryanair etait alors parti de l’autre cote du Rhin, a Baden-Baden. Resultat, sept ans plus tard, Brit Air a abandonne la ligne Strasbourg-Londres, deficitaire, et l’aeroport de Strasbourg s’enfonce dans la recession, tandis que Ryanair exploite aujourd’hui une dizaine de lignes au depart de Baden-Baden… qui a depasse le million de passagers.

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Ryanair, un succes qui derange

La compagnie irlandaise symbolise le fulgurant succes du modele « low cost » en Europe. Sa prosperite repose sur les aides marketing que lui accordent les aeroports regionaux et qui pourraient s’elever a quelque 195 millions d’euros. Air France l’attaque a Bruxelles pour concurrence deloyale.
Hormis quelques cruciverbistes acharnes, qui connait Knock, Reus, Bydgoszcz, Cuneo ou encore Cluj Napoca ? Ces obscures bourgades europeennes accueillent pourtant chaque annee des centaines de milliers de voyageurs, qui n’auraient probablement jamais pense y mettre les pieds, si les fees « low cost » n’etaient venues les sortir de l’anonymat. A l’instar du chemin de fer au XIX e siecle, les compagnies a bas couts ont en effet dessine une nouvelle carte de l’Europe, ou Beauvais a remplace Paris, Hann est devenu Francfort, Reus est Barcelone, tandis que Bydgoszcz ou Carcassonne offrent plus de lignes sur la Grande-Bretagne que Strasbourg ou Lyon. Au cours des cinq dernieres annees, le trafic des compagnies a bas couts europeennes a plus que double, pour atteindre 162,5 millions de passagers l’an dernier, soit 35 % du trafic aerien intra-europeen.
Le secteur a ses stars, comme easyJet, bien sur, mais surtout l’irlandais Ryanair, devenu la veritable « bete noire » de ses adversaires, au premier rang desquels Air France. Premiere compagnie a avoir porte plainte des 2003 contre les aides versees par l’aeroport de Strasbourg a Ryanair, le groupe francais est reparti a l’assaut en deposant, en novembre dernier, une nouvelle plainte devant la Commission europeenne contre les aides versees a Ryanair par 25 aeroports regionaux francais. La croissance insolente de l’irlandais est passee par la. A lui seul Ryanair pourrait transporter plus de passagers qu’Air France-KLM dans le monde cette annee. Une montee en puissance que les ediles locaux francais, comme la plupart de leurs confreres europeens, ont amplement favorisee. Avec 26,5 millions de passagers l’an dernier, soit pres de 1 million de plus qu’en 2008, les compagnies a bas couts representent aujourd’hui 18,9 % du trafic des aeroports francais -contre 2,9 % en 2001 -et 28,1 % pour les seuls aeroports de province. Un phenomene qui irrite et suscite des critiques de plus en plus virulentes.
Ristournes et aides marketing
Stopper l’irresistible ascension de Ryanair ? Air France n’est pas seul a s’y essayer. Les principales organisations syndicales du groupe, la CGT, l’Unac et le SNPL, ont elles aussi depose plainte contre l’irlandais pour « travail dissimule » et « entrave a la liberte syndicale ». Une facon de mettre la pression sur Bruxelles alors que la Commission devrait reexaminer cette annee la reglementation de 2005 sur les aides publiques, dont dependent largement les resultats de l’irlandais. « Les benefices de Ryanair sont payes par les contribuables europeens, s’insurge Jose Rocamora, secretaire general de la CGT Air France. Ces pratiques illegales mettent en danger l’equilibre economique des entreprises qui respectent le droit francais et europeen. » Au total, neuf plaintes, toutes dirigees contre Ryanair, sont en cours d’examen devant la Commission europeenne, concernant des aeroports aussi divers que Pau en France, Berlin, Hann et Lubeck en Allemagne ou encore Aarhus au Danemark.
Au coeur de la polemique : les ristournes et les aides marketing exigees par Ryanair comme condition a l’ouverture d’une ligne. « Elles sont apparues au debut des annees 2000, se souvient un directeur d’aeroport francais. Au debut, il ne s’agissait que de participer a quelques campagnes de promotion. Mais, peu a peu, le principe s’est installe et les montants ont gonfle. On est passe de 3 a 5 puis 10 euros par passager. Personne n’y echappe », affirme-t-il. D’apres l’un des rares rapports realises par les chambres regionales des comptes, le montant total des aides accordees par les aeroports regionaux francais en 2008 s’elevait a 33,2 millions d’euros, soit en moyenne 1,3 million par aeroport. En extrapolant ce chiffre aux quelque 150 aeroports regionaux europeens sur lesquels Ryanair est present, on peut ainsi estimer a pres de 195 millions le total des aides percues par la compagnie irlandaise, soit 40 % de ses benefices record de 2008 (481 millions d’euros). D’autres estimations, notamment celle de la CGT d’Air France, font toutefois etat de chiffres beaucoup plus importants.
En theorie ces aides publiques sont autorisees par la reglementation europeenne, afin de favoriser les ouvertures de ligne dans les aeroports regionaux, mais sous certaines conditions. « Elles ne doivent pas durer plus de trois ans, etre degressives et ne pas depasser, au total, 30 % du montant des surcouts », explique Nadege Chapier-Granier, avocat specialiste du transport aerien au cabinet Field Fisher Waterhouse. « Elles doivent egalement etre ouvertes a toute compagnie qui en fait la demande. » Par ailleurs, qu’il s’agisse de reduction sur les redevances aeroportuaires ou d’aides au demarrage, elles doivent etre debattues en commission paritaire avec toutes les compagnies utilisatrices de la plate-forme, et etre notifiees aux autorites de tutelle ou a la Commission.
Menaces de depart
Mais dans la pratique, les choses sont tres differentes. « Personne n’a le meme contrat avec Ryanair, qui sait a merveille mettre les aeroports en concurrence pour faire monter les encheres », explique un directeur d’aeroport du Sud-Ouest, ou la bagarre est rude pour attirer ou retenir la precieuse source de croissance. Les exemples ne manquent pas. Ainsi, a Pau, en janvier dernier, Ryanair reclamait aux collectivites locales le quadruplement de l’aide marketing, soit 2,8 millions d’euros sur deux ans, pour maintenir ses lignes sur Londres et Charleroi, et ouvrir une ligne sur Beauvais… Pour ce qui la concerne, la communaute d’agglomeration a d’abord refuse de ceder a cette exigence, qui l’aurait amenee a debourser 400.000 euros… pour finalement accepter d’aller jusqu’a 250.000 euros, soit 2,5 fois le montant precedent. La compagnie irlandaise menacait de partir a Tarbes, a 50 kilometres de la. En Charente, les choses ont plus mal tourne. Apres avoir deja obtenu pour 925.000 euros d’aides sur trois ans, sous forme d’achat d’espaces publicitaires sur son site, pour l’ouverture d’une ligne Angouleme-Londres, Ryanair a exige une rallonge de 175.000 euros. Face a l’intransigeance du president du conseil general, Michel Boutant, qui s’en etait publiquement indigne, la compagnie a annonce son intention de plier bagages. Dans le meme temps, La Rochelle et Poitiers, apparemment plus comprehensifs avec Ryanair, gagnaient chacun une ligne sur Dublin et Barcelone. A Poitiers, le Conseil general de la Vienne avait bien rejete le mois dernier une demande de Ryanair, lui reclamant 1,7 million d’euros pour 2010, pour le maintien des lignes vers Edimbourg, Londres et Birmingham, mais il a finalement accepte une contribution de 700.000 euros, susceptible d’etre portee a 1,1 million en cas d’ouverture d’une nouvelle ligne.
Si les ediles locaux semblent si desarmes face aux menaces de depart de Ryanair, c’est que toutes les etudes economiques locales s’accordent a reconnaitre l’impact economique de l’aeroport sur la region. A Bergerac, il est estime a 265 millions d’euros, dont 198 millions lies aux depenses des touristes britanniques, belges et neerlandais, 60 millions pour le marche immobilier et 6,9 millions de retombees fiscales, a comparer a une enveloppe de 2,3 millions d’euros d’aides sur trois ans. A Beauvais, premier aeroport a avoir accueilli Ryanair en 1997, les retombees directes ont ete estimees a 580 millions d’euros sur les cinq dernieres annees, selon son directeur, Marc Amoudry. « Nous sommes passes de 40 a 800 emplois en dix ans, explique-t-il. Et l’aeroport, qui affichait une perte annuelle de 1 million de francs il y a quinze ans, fait aujourd’hui 1 million d’euros de benefices. » Dans un rapport remis en fevrier 2008 au gouvernement, Jacques Sabourin, delegue general de l’Union des aeroports francais, chiffrait au total a quelque 4 milliards d’euros l’injection d’argent generee par les compagnies « low cost » en France.
Trop d’aeroports en region
Restent les abus que chacun veut bien reconnaitre, y compris au sein de partisans de la « low cost », meme si les avis divergent sur les moyens d’y remedier. Faut-il durcir la legislation et obliger Ryanair a rembourser les sommes indument percues, comme en reve Air France ? « Toutes les infrastructures de transport ont ete developpees avec des subventions. Pourquoi penaliser les aeroports, qui sont vitaux pour le developpement economique des regions ? », proteste Klaus Klipp, le representant de l’Assemblee des regions d’Europe, qui milite au contraire pour l’assouplissement des regles europeennes.
« Le probleme vient en partie du trop grand nombre d’aeroports dans certaines regions, qui favorise les surencheres, analyse de son cote un responsable d’aeroport. Est-il raisonnable d’avoir 6 aeroports distants d’une quarantaine de kilometres en Languedoc-Roussillon ? » Quant a la position vertueuse d’Air France sur les subventions, elle en laisse sceptique plus d’un. « Si l’on compare les aides marketing a celles dont beneficient les filiales regionales d’Air France, dans le cadre des lignes a „obligations de service public”, le resultat est edifiant, lache le patron d’un aeroport. Paris-Bergerac, qui fait peniblement 10.000 passagers par an, recoit un million de subventions par an ! » Par ailleurs, les precedentes initiatives d’Air France n’ont pas laisse que de bons souvenirs. En 2003, la compagnie francaise avait ainsi obtenu l’interdiction des subventions accordees a Ryanair par l’aeroport de Strasbourg, pour une ligne sur Londres-Stansted, qui concurrencait alors une liaison de Brit Air sur la capitale britannique. Deboute, Ryanair etait alors parti de l’autre cote du Rhin, a Baden-Baden. Resultat, sept ans plus tard, Brit Air a abandonne la ligne Strasbourg-Londres, deficitaire, et l’aeroport de Strasbourg s’enfonce dans la recession, tandis que Ryanair exploite aujourd’hui une dizaine de lignes au depart de Baden-Baden… qui a depasse le million de passagers.

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Postat de pe data de 28 feb., 2010 in categoria România în lume. Poti urmari comentariile acestui articol prin RSS 2.0. Acest articol a fost vizualizat de 514 ori.

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