Deux regions qui me tiennent a cœur tant j’ai suivi de pres l’evolution des vins depuis le premier Guide. J’ai toujours adore le Luberon (ah !!! les bals d’ete de Menerbes et Bonnieux) et la grande Provence (moins la cote, souvent galvaudee), longtemps passe mes vacances ici, en etendant mes peribles de Bormes-les-Mimosas en Avignon, de Bandol a Mougins, de Roquebrune-Cap Martin a Chateauneuf-du-Pape. J’y ai beaucoup d’amis, certains tres proches, vignerons, artistes ou restaurateurs, bref, je connais les querelles de clochers (celles de Chateauneuf…), les purs et durs et les margoulins.
Encore pas mal d’elimines tant de vins rouges m’ont decu cette annee, de moins en moins types, de plus en plus “barriques”, trop concentres. A leurs cotes, un bon nombre de cuvees garantes d’un mal de crane, en blancs, et aussi en roses pour lesquels c’est la fuite en avant, tant ces vins semblent devenir l’eldorado. Et certains rapports qualite-prix sont tout bonnement inexcusables, dans les trois couleurs. C’est pourtant lui qui doit compter, associe a une typicite reelle, sans se laisser prendre au jeu des cuvees speciales, ou les raisins specifiques a la region sont ridiculement remplaces par le Cabernet-Sauvignon par exemple (les bonnes exceptions sont rares). Misez donc sur ces proprietaires qui laissent s’exprimer au mieux les grands cepages Grenache, Mourvedre, Cinsault, Rolle ou Ugni blanc, dans ces terroirs complexes, argilo-calcaires, caillouteux, graveleux ou sableux, elevant des vins formidables dans toutes les appellations provencales.
En Provence, mon Classement n’est pas trop chahute pour l’instant. En roses, j’ai „sorti” Rimauresq et Rouviere, et j’ai ete assez decu par des roses des Cotes de Provence qui nous matraquent le crane. Il s’agit donc de ne pas se tromper. Les Bandol retenus sont de grandes valeurs sures, les Coteaux d’Aix appuient leur legitimite, certains Coteaux Varois progressent et s’affirment avec talent.
En Blancs, ce sont souvent les memes qui atteignent les sommets : Saint-Andre-de-Figuiere, Rasque, Fontlade, Saint-Louis (vrai coup de cœur),Fontcreuse, Maestracci et Peraldi pour la Corse, Bastide Blanche, Bunan et Lafran-Veyrolles, a Bandol. Et, croyez-moi, ce n’est pas le plusc facile de semaintenir au top comme ils le font depuis des annees !
Pour les Rouges, il y a deux grands „styles” de vins : ceux qui conservent une predilection pour la typicite, en faisant ressortir l’osmose des sols avec les cepages traditionnels (Cinsault, Grenache, Mourvedre…). On se doute qu’ils sont ma preference. Il y a Rasque, Jas d’Esclans, Houchart et ceux qui sont a la tete de cette hierarchie, Ollieres et Grand Fontanille qui progressent bien, comme Cabran ou Jas des Oliviers. Des deceptions et des declassements avec Rimauresq encore (trop puissant, trop concentre, trop „dur”), Calissanne, Revaou, Fonscolombe, Saint-Jean-de-Villecroze,Suffrene, Rouet, Brigue, Sainte-Roseline (exposer des œuvres d’art n’est pas un but en soi pour un vignoble)… Ils seront largement remplaces par d’autres producteurs notamment par ceux des Coteaux Varois, une appellation ou j’ai fait de tres belles degustations cette annee. Et… gare aux prix des Cotes-de-Provence : une bouteillec de rose a 15 €, il s’agit qu’elle soit vraiment bonne !
Pour Malherbe, j’attends. La chere Mireille Ferrari prend du champ et passe la main a son fils et a, une nouvelle equipe. Pas sur que la qualite soit la meme si la passion autant presente. Wait and see, donc.
On l’aura compris, pas mal de proprietaires, les uns plus imbus que les autres, ont cru qu’en s’offrant (fort cher) un vignoble dans le coin, ils allaient faire un „grand” vin. Pas si simple, donc.
En Rhone, cela fait longtemps que ne n’ai pas suivi la mode d’encenser des crus du „nord” (Hermitage, Cote-Rotie…) comme s’y sont englues d’autres „critiques”. Il y a des prix inexcusables dans ce coin, et la qualite d’un vin n’est pas en rapport avec sa production trop minime) a l’hectare. Chapoutier et d’autre ne sont plus dans mon Classement depuis longtemps, et d’autres sont sur la voie (Guigal…). Ce n’est que de l’esbroufe ! Petrus n’a pas besoin de limiter sa production a 30hl/ha pour etre le roi !
C’est souvent la meme demarche a Cornas ou a Chateauneuf, helas, et les seuls c… qui s’y laissent encore prendre sont les Americains ou les Japonais…
Que ce soit a 10 e ou a 30 e, il faut aujourd’hui payer juste et se mefier des cuvees “speciales” qui ne meritent pas leur prix. Quand on debouche un Chateauneuf-du-Pape Mont-Redon ou Fortia a 20 € et que l’on en trouve un autre au double (et plus, helas), quand on ouvre un Cote-Rotie de Drevon a 25 € et que je recois des cuvees du Luberon, de Cornas ou de Saint-Joseph au meme prix, il y a de quoi se poser des questions. Autre gamme avec les cuvees de Redortier ou celles des remarquables caves de Rasteau ou Visan, qui devraient faire revenir sur terre ceux qui font des vins qui ne leur arrivent pas a la cheville, a des prix bien plus eleves. Les rendements trop limites, l’elevage abusif en barriques… ne sont pas forcement des gages de qualite. Le terroir et la main de l’homme font la difference, et cela se retrouve dans le Classement 2010.
Dans cette grande region, mieux vaut frapper a la porte des vignerons qui ne singent pas les snobs bordelais et s’attachent a elever des vins classiques (mais modernes) a des prix sages. Pour les grandes ppellations, on le voit avec Mont-Redon, Drevon, Vieux-Lazaret, Fortia… On peut rester humble et elever des vins formidables.
Dans les appellations ou le rapport qualite-prix-typicite est exceptionel, deux caves s’imposent : celles de Rasteau et de Visan. A leurs cotes, une foule de vignerons : Redortier bien sur, puis Moulin du Pourpre, Canorgue, Montine, Verquiere, Champ-Long, Deurre, Beauvalcinte… a des prix qui feraient rougir un grand nombre de soi-disants „seigneurs”.
Des declasses, il y en a : la Cave de Gigondas, Cabrieres, Charbonnieres, Despesse, Grangette, etc… et pas mal de deceptions dans les appellations Tavel et Lirac, entre autres.
Les grands millesimes : 2008, 2005, 2004, 2003 et 2001 (et 2000, superbe), 98, 96, 95, 89, 88, 85, 83, 78, 70, 67 et 61.
Les bons : 2007, 2006, 99, 97, 94, 90, 86, 82, 81.

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Vins : Coups de cœur et deceptions en Provence et Rhone

Deux regions qui me tiennent a cœur tant j’ai suivi de pres l’evolution des vins depuis le premier Guide. J’ai toujours adore le Luberon (ah !!! les bals d’ete de Menerbes et Bonnieux) et la grande Provence (moins la cote, souvent galvaudee), longtemps passe mes vacances ici, en etendant mes peribles de Bormes-les-Mimosas en Avignon, de Bandol a Mougins, de Roquebrune-Cap Martin a Chateauneuf-du-Pape. J’y ai beaucoup d’amis, certains tres proches, vignerons, artistes ou restaurateurs, bref, je connais les querelles de clochers (celles de Chateauneuf…), les purs et durs et les margoulins.
Encore pas mal d’elimines tant de vins rouges m’ont decu cette annee, de moins en moins types, de plus en plus “barriques”, trop concentres. A leurs cotes, un bon nombre de cuvees garantes d’un mal de crane, en blancs, et aussi en roses pour lesquels c’est la fuite en avant, tant ces vins semblent devenir l’eldorado. Et certains rapports qualite-prix sont tout bonnement inexcusables, dans les trois couleurs. C’est pourtant lui qui doit compter, associe a une typicite reelle, sans se laisser prendre au jeu des cuvees speciales, ou les raisins specifiques a la region sont ridiculement remplaces par le Cabernet-Sauvignon par exemple (les bonnes exceptions sont rares). Misez donc sur ces proprietaires qui laissent s’exprimer au mieux les grands cepages Grenache, Mourvedre, Cinsault, Rolle ou Ugni blanc, dans ces terroirs complexes, argilo-calcaires, caillouteux, graveleux ou sableux, elevant des vins formidables dans toutes les appellations provencales.
En Provence, mon Classement n’est pas trop chahute pour l’instant. En roses, j’ai „sorti” Rimauresq et Rouviere, et j’ai ete assez decu par des roses des Cotes de Provence qui nous matraquent le crane. Il s’agit donc de ne pas se tromper. Les Bandol retenus sont de grandes valeurs sures, les Coteaux d’Aix appuient leur legitimite, certains Coteaux Varois progressent et s’affirment avec talent.
En Blancs, ce sont souvent les memes qui atteignent les sommets : Saint-Andre-de-Figuiere, Rasque, Fontlade, Saint-Louis (vrai coup de cœur),Fontcreuse, Maestracci et Peraldi pour la Corse, Bastide Blanche, Bunan et Lafran-Veyrolles, a Bandol. Et, croyez-moi, ce n’est pas le plusc facile de semaintenir au top comme ils le font depuis des annees !
Pour les Rouges, il y a deux grands „styles” de vins : ceux qui conservent une predilection pour la typicite, en faisant ressortir l’osmose des sols avec les cepages traditionnels (Cinsault, Grenache, Mourvedre…). On se doute qu’ils sont ma preference. Il y a Rasque, Jas d’Esclans, Houchart et ceux qui sont a la tete de cette hierarchie, Ollieres et Grand Fontanille qui progressent bien, comme Cabran ou Jas des Oliviers. Des deceptions et des declassements avec Rimauresq encore (trop puissant, trop concentre, trop „dur”), Calissanne, Revaou, Fonscolombe, Saint-Jean-de-Villecroze,Suffrene, Rouet, Brigue, Sainte-Roseline (exposer des œuvres d’art n’est pas un but en soi pour un vignoble)… Ils seront largement remplaces par d’autres producteurs notamment par ceux des Coteaux Varois, une appellation ou j’ai fait de tres belles degustations cette annee. Et… gare aux prix des Cotes-de-Provence : une bouteillec de rose a 15 €, il s’agit qu’elle soit vraiment bonne !
Pour Malherbe, j’attends. La chere Mireille Ferrari prend du champ et passe la main a son fils et a, une nouvelle equipe. Pas sur que la qualite soit la meme si la passion autant presente. Wait and see, donc.
On l’aura compris, pas mal de proprietaires, les uns plus imbus que les autres, ont cru qu’en s’offrant (fort cher) un vignoble dans le coin, ils allaient faire un „grand” vin. Pas si simple, donc.
En Rhone, cela fait longtemps que ne n’ai pas suivi la mode d’encenser des crus du „nord” (Hermitage, Cote-Rotie…) comme s’y sont englues d’autres „critiques”. Il y a des prix inexcusables dans ce coin, et la qualite d’un vin n’est pas en rapport avec sa production trop minime) a l’hectare. Chapoutier et d’autre ne sont plus dans mon Classement depuis longtemps, et d’autres sont sur la voie (Guigal…). Ce n’est que de l’esbroufe ! Petrus n’a pas besoin de limiter sa production a 30hl/ha pour etre le roi !
C’est souvent la meme demarche a Cornas ou a Chateauneuf, helas, et les seuls c… qui s’y laissent encore prendre sont les Americains ou les Japonais…
Que ce soit a 10 e ou a 30 e, il faut aujourd’hui payer juste et se mefier des cuvees “speciales” qui ne meritent pas leur prix. Quand on debouche un Chateauneuf-du-Pape Mont-Redon ou Fortia a 20 € et que l’on en trouve un autre au double (et plus, helas), quand on ouvre un Cote-Rotie de Drevon a 25 € et que je recois des cuvees du Luberon, de Cornas ou de Saint-Joseph au meme prix, il y a de quoi se poser des questions. Autre gamme avec les cuvees de Redortier ou celles des remarquables caves de Rasteau ou Visan, qui devraient faire revenir sur terre ceux qui font des vins qui ne leur arrivent pas a la cheville, a des prix bien plus eleves. Les rendements trop limites, l’elevage abusif en barriques… ne sont pas forcement des gages de qualite. Le terroir et la main de l’homme font la difference, et cela se retrouve dans le Classement 2010.
Dans cette grande region, mieux vaut frapper a la porte des vignerons qui ne singent pas les snobs bordelais et s’attachent a elever des vins classiques (mais modernes) a des prix sages. Pour les grandes ppellations, on le voit avec Mont-Redon, Drevon, Vieux-Lazaret, Fortia… On peut rester humble et elever des vins formidables.
Dans les appellations ou le rapport qualite-prix-typicite est exceptionel, deux caves s’imposent : celles de Rasteau et de Visan. A leurs cotes, une foule de vignerons : Redortier bien sur, puis Moulin du Pourpre, Canorgue, Montine, Verquiere, Champ-Long, Deurre, Beauvalcinte… a des prix qui feraient rougir un grand nombre de soi-disants „seigneurs”.
Des declasses, il y en a : la Cave de Gigondas, Cabrieres, Charbonnieres, Despesse, Grangette, etc… et pas mal de deceptions dans les appellations Tavel et Lirac, entre autres.
Les grands millesimes : 2008, 2005, 2004, 2003 et 2001 (et 2000, superbe), 98, 96, 95, 89, 88, 85, 83, 78, 70, 67 et 61.
Les bons : 2007, 2006, 99, 97, 94, 90, 86, 82, 81.

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Postat de pe data de 28 feb., 2010 in categoria România în lume. Poti urmari comentariile acestui articol prin RSS 2.0. Acest articol a fost vizualizat de 554 ori.

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