Plus de 150 Roms ont été évacués tôt mardi matin du campement du Hanul à Saint-Denis, le plus ancien d’Ile-de-France selon des associations, très inquiètes à propos du relogement de ces expulsés parmi lesquels se trouvent plusieurs enfants.

Vers 6H00, des CRS ont évacué le camp. Des Roms et des membres d’associations ont tenté en vain d’opposer une résistance passive mais l’expulsion était achevée environ une heure après.

Les pelleteuses sont ensuite entré en action, détruisant les abris de fortune.

Des policiers étaient passés au Hanul vendredi et lundi pour annoncer cette évacuation et demander aux habitants de préparer leurs bagages.

La préfecture, se réclamant de deux décisions de justice, d’octobre 2007 et février 2010, a expliqué avoir volontairement attendu les vacances pour passer à l’acte, plusieurs enfants étant scolarisés à Saint-Denis.

Le Hanul, un terrain privé coincé entre plusieurs grands axes de circulation, avait une „identité particulière”, selon les associations la Voix des Roms et Parada, car il existait depuis dix ans environ. Des enfants y sont nés; 28 auraient d’ailleurs la nationalité française.

Il était „moins précaire” que les autres camps, selon les associations. Un protocole avait même été signé en 2003 avec la mairie. L’eau courante et des toilettes y avaient été installées.

Après l’évacuation, plusieurs dizaines de Roms se sont regroupés devant la mairie, où une délégation a été reçue, sans résultat.

„On n’a pas eu de réponse à la question + où on va dormir ce soir? +”, a dit abattu Saimir Mile, de la Voix des Roms, selon lequel la mairie „a refusé d’ouvrir un gymnase”.

„On ne proposera pas de nouveaux terrains”, a affirmé l’adjoint au maire David Proult, ajoutant que la mairie voulait „éviter la pérennisation des bidonvilles”.

„C’est un paradoxe que cette mairie, qui finance un village d’insertion pour les Roms, se trouve ainsi accusée”, a-t-il poursuivi. Ce village accueille une vingtaine de Roms.

„C’est à ceux qui ont procédé à l’expulsion de réfléchir” à l’hébergement, a-t-il poursuivi, estimant que l’Etat avait „laissé la situation pourrir” et que les aides au retour dans le pays d’origine étaient „inefficaces”.

Mardi, le Centre Simon Wiesenthal a envoyé une lettre au maire communiste de la ville, Didier Paillard, lui demandant de fournir une protection policière aux Roms du campement et de mettre fin au „nettoyage ethnique”.

La préfecture a annoncé avoir proposé des nuitées en hébergement d’urgence dans plusieurs hôtels du département. Mais les Roms souhaitent rester ensemble.

Pour Coralie Guillot, de Parada, „la préfecture et la mairie se renvoient la balle”. Les habitants du Hanul „sont contraints à vivre dans une précarité encore plus grande. Ils vont sans cesse se faire expulser des nouveaux terrains où ils s’installeront”, a-t-elle déploré.

Saimir Mile a lui annoncé qu’il allait poursuivre en justice les autorités, doutant de la légalité de cette évacuation.

„Je suis triste, j’ai perdu ma maison”, a raconté Ramona, une mère de famille de 24 ans. Elle a laissé des habits de ses enfants et du lait pour son bébé dans sa „caravane”. „Je n’ai pas où aller ce soir”, dit-elle, expliquant qu’elle était au Hanul depuis 10 ans. Un retour en Roumanie? Elle n’y pense pas puisqu’elle n’y a ni famille ni maison. Elle cherchera certainement un nouveau terrain.

Dans un communiqué, le Mrap a condamné une expulsion „aussi honteuse que brutale” et attend maintenant des solutions „immédiates pour un relogement collectif”.

Fin juin, le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux annonçait que 35 des 59 camps que compte la Seine-Saint-Denis avaient été évacués.

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Plus de 150 Roms évacués du „plus ancien” camp d’Ile-de-France à Saint-Denis

Plus de 150 Roms ont été évacués tôt mardi matin du campement du Hanul à Saint-Denis, le plus ancien d’Ile-de-France selon des associations, très inquiètes à propos du relogement de ces expulsés parmi lesquels se trouvent plusieurs enfants.

Vers 6H00, des CRS ont évacué le camp. Des Roms et des membres d’associations ont tenté en vain d’opposer une résistance passive mais l’expulsion était achevée environ une heure après.

Les pelleteuses sont ensuite entré en action, détruisant les abris de fortune.

Des policiers étaient passés au Hanul vendredi et lundi pour annoncer cette évacuation et demander aux habitants de préparer leurs bagages.

La préfecture, se réclamant de deux décisions de justice, d’octobre 2007 et février 2010, a expliqué avoir volontairement attendu les vacances pour passer à l’acte, plusieurs enfants étant scolarisés à Saint-Denis.

Le Hanul, un terrain privé coincé entre plusieurs grands axes de circulation, avait une „identité particulière”, selon les associations la Voix des Roms et Parada, car il existait depuis dix ans environ. Des enfants y sont nés; 28 auraient d’ailleurs la nationalité française.

Il était „moins précaire” que les autres camps, selon les associations. Un protocole avait même été signé en 2003 avec la mairie. L’eau courante et des toilettes y avaient été installées.

Après l’évacuation, plusieurs dizaines de Roms se sont regroupés devant la mairie, où une délégation a été reçue, sans résultat.

„On n’a pas eu de réponse à la question + où on va dormir ce soir? +”, a dit abattu Saimir Mile, de la Voix des Roms, selon lequel la mairie „a refusé d’ouvrir un gymnase”.

„On ne proposera pas de nouveaux terrains”, a affirmé l’adjoint au maire David Proult, ajoutant que la mairie voulait „éviter la pérennisation des bidonvilles”.

„C’est un paradoxe que cette mairie, qui finance un village d’insertion pour les Roms, se trouve ainsi accusée”, a-t-il poursuivi. Ce village accueille une vingtaine de Roms.

„C’est à ceux qui ont procédé à l’expulsion de réfléchir” à l’hébergement, a-t-il poursuivi, estimant que l’Etat avait „laissé la situation pourrir” et que les aides au retour dans le pays d’origine étaient „inefficaces”.

Mardi, le Centre Simon Wiesenthal a envoyé une lettre au maire communiste de la ville, Didier Paillard, lui demandant de fournir une protection policière aux Roms du campement et de mettre fin au „nettoyage ethnique”.

La préfecture a annoncé avoir proposé des nuitées en hébergement d’urgence dans plusieurs hôtels du département. Mais les Roms souhaitent rester ensemble.

Pour Coralie Guillot, de Parada, „la préfecture et la mairie se renvoient la balle”. Les habitants du Hanul „sont contraints à vivre dans une précarité encore plus grande. Ils vont sans cesse se faire expulser des nouveaux terrains où ils s’installeront”, a-t-elle déploré.

Saimir Mile a lui annoncé qu’il allait poursuivre en justice les autorités, doutant de la légalité de cette évacuation.

„Je suis triste, j’ai perdu ma maison”, a raconté Ramona, une mère de famille de 24 ans. Elle a laissé des habits de ses enfants et du lait pour son bébé dans sa „caravane”. „Je n’ai pas où aller ce soir”, dit-elle, expliquant qu’elle était au Hanul depuis 10 ans. Un retour en Roumanie? Elle n’y pense pas puisqu’elle n’y a ni famille ni maison. Elle cherchera certainement un nouveau terrain.

Dans un communiqué, le Mrap a condamné une expulsion „aussi honteuse que brutale” et attend maintenant des solutions „immédiates pour un relogement collectif”.

Fin juin, le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux annonçait que 35 des 59 camps que compte la Seine-Saint-Denis avaient été évacués.

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Postat de pe data de 7 iul., 2010 in categoria România în lume. Poti urmari comentariile acestui articol prin RSS 2.0. Acest articol a fost vizualizat de 668 ori.

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